LA VOIX DES ORGANISATIONS JUIVES DE BELGIQUE

Témoignage

Mémoire

Témoignage : Paule Andriesse, une "Juste" de Belgique

Peu après l'invasion de la Belgique par les Allemands, en mai 1940, la jeune assistante sociale Paule Andriesse accepte tout naturellement de cacher des enfants juifs un peu partout. Elle et son réseau en sauveront des milliers.
Le titre de "Juste" lui a été décerné en 1997.
Témoignage recueilli en mai 1998 pour la Survivors of the Shoah Visual History Foundation, Los Angeles.
Biographie :"Tout a été magnifique jusqu’à mes 21 ans" : Paule Andriesse a vécu jusque-là dans une famille aisée, d'origine catholique. Mais son père fait faillite quelques années avant guerre. "Nous n'avions plus rien." Sur fond de montée du nazisme en Allemagne et du rexisme (mouvement fasciste belge d'origine catholique), Paule entreprend des études d’assistante sociale à Bruxelles, jusqu'à ce que la Wehrmacht envahisse son pays, en mai 1940.
"J'ai vu la vie autrement. (...) J’ai dû me battre et m’insurger contre la façon dont les Allemands se conduisaient."Lorsque le réseau d'Ida Sterno et Yvonne Jospa, du Comité de défense des juifs, lui demande d'aider à cacher des enfants juifs, elle accepte tout de suite : "Pour moi, les gosses c’est sacré." Ensemble, elles placent les enfants, sous une autre identité, dans des hôpitaux, des familles ou des couvents. Parmi eux, Roseline, un bébé de 5 jours, dont la mère a dû se séparer. Au total, plusieurs milliers d’enfants de Belgique seront ainsi sauvés de la déportation et de la mort certaine.
A la Libération, Paule ne se sent guère remerciée : "Un Monsieur est venu de Paris et a décidé que les personnes non juives devaient quitter l’organisation. J’étais vexée." Elle part poursuivre son travail social dans un camp de réfugiés, en Allemagne, avant de revenir en Belgique pour se marier, en 1946.
Via Mémorial de la Shoah
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